Il fait trembler tous les stades du Top 14 avant chaque coup d’envoi de match au stade Mayol : le célèbre cri de guerre du Pilou-Pilou. Mais pourquoi ce chant est-il l’hymne officiel du RCT ? Il faut remonter aux années 1940 pour retrouver trace de son origine. Un nom connu de tous les Toulonnais : celui de Marcel Bodrero. A cette époque, c’est cet arrière authentique produit de Toulon, qui a créé le «Pilou Pilou» avec ses joyeux compagnons du Stade Marseillais Université Club (SMUC), équipe localisée à Marseille. Dès son diplôme en poche, Marcel Bodrero est revenu à Toulon : pour enseigner le sport et rejouer sous le maillot rouge et noir. Une tunique avec laquelle l’arrière a notamment été vice-champion de France en 1948… et le premier à chanter le désormais fameux Pilou-Pilou, devenu le cri de guerre du club au muguet.
Il aura fallu du temps avant qu’il ne soit définitivement adopté dans les travées de Mayol. Dans les années 80, ce sont seulement les équipes de jeunes qui entonnent ce morceau. Mais au début des années 2000, alors que le club varois est en difficulté sportive (en Pro D2), le cri de guerre va se faire entendre dans l’enceinte toulonnaise, pour ensuite être repris dans tout le stade. La version est retranscrite par l’ancien rugbyman toulonnais Jean-Louis Gruari. L’association de supporters «les Fadas», à l’initiative du retour du Pilou-Pilou, décidera même d’en faire un CD composé de quatre titres en 2001.
Ce n’est qu’en 2005, lors de la remontée du RCT dans l’élite, que la LNR l’autorisera officiellement dans le protocole des matches se déroulant à Mayol. Mourad Boudjellal devenu président, décida alors de médiatiser encore plus le Pilou-Pilou. Dorénavant, le chant est lancé du terrain par Cédric Abellon, tatoueur dans la vie de tous les jours. Et impressionne toujours les supporters adverses quand il est chanté par tout le peuple rouge et noir.