Son existence est souvent l’objet de critiques d’acteurs du football, car elle accroît le calendrier de la Ligue 1. Et surtout pour le peu de passion qu’elle provoque auprès du public. Pourtant, depuis 1994, la Coupe de la Ligue fait de la résistance. A l’initiative de la création de ce trophée, nous retrouvons la patte de la Ligue de Football Professionnel (LFP), sous l’influence de Noël Le Graet.
Celui-ci, alors président de la LFP, veut à cette époque redonner goût au football à une France qui vient de vivre deux traumatismes sans précédent : l’affaire VA-OM et l’échec des Bleus face à la Bulgarie pour se qualifier au Mondial 1994. S’inspirant des modèles de formats de ses voisins européens (League Cup en Angleterre), Le Graet propose alors une formule d’une compétition en pleine saison avec une remise de trophée et les revenus qui l’entourent. Car jusque-là, la Coupe de la Ligue s’apparentait en France à une vulgaire compétition estivale nommée Coupe d’Été, intervenant au cours des matchs amicaux de préparation pour faire des essais de joueurs.
Pour développer son idée, le désormais président de la Fédération Française de Football, promet un ticket pour l’Europe (la Coupe UEFA devenue Ligue Europa) au club qui remportera le trophée. Il écarte également les équipes amateurs, n’acceptant que les formations de Ligue 1 et Ligue 2 (et quelques unes de National) pour éviter une accumulation de tours. Au plus grand plaisir des dirigeants de première division. Mais après la joie de son lancement et la victoire du PSG face à Bastia (2 à 0) pour sa première, la Coupe de la Ligue va souffrir d’un déficit médiatique par rapport à sa consoeur, la légendaire Coupe de France. Le changement de configuration de son format va même en faire perdre la tête à plus d’un. Le principe des têtes de séries, exemptées de premier tour, est adopté en 2006/2007 au détriment des plus petites équipes.
Aujourd’hui, les gros clubs font de cette compétition un objectif second. Les entraîneurs y font souvent tourner leurs effectifs pour donner du temps de jeu à ceux qui en manquent. Reste que la Coupe de la Ligue devrait encore survivre jusqu’en 2016, année de l’échéance du contrat qui lie la LFP à son diffuseur France Télévisions. Et qu’elle offre encore quelques belles affiches comme Lille-Bordeaux ou Lyon-Monaco cette semaine.