Edito : Comment Frédéric Thiriez, président de la LFP, tue petit à petit le football français

Frédéric Thiriez peut se friser les moustaches. Ses annonces chocs concernant l’avenir du football français ont laissé pantois le monde amateur. Si la validation de la Goal Line Technology adoptée dès le 16 avril dernier demeure une bonne idée (le dernier OM-OL a du le convaincre d’accepter ce système), l’autre mesure phare prise par le président de la LFP a de quoi choquer et surprendre.

Dès la saison prochaine, le nombre de descentes en Ligue 2 sera ramené à deux relégations au lieu des trois initiales. Inversement, il n’y aura plus que deux montées en Ligue 1. Un procédé qui correspond à une première étape dans l’entreprise de Thiriez de rétablir un championnat à 18 clubs, son objectif principal.

Sa justification ne trouve écho qu’à ses yeux : “Il s’agit d’une décision importante pour l’avenir et la modernisation du football. A la quasi-unanimité cela a été accepté. L’ idée est de dire que les investisseurs ont besoin d’un peu plus de sécurité. Trois montées trois descentes, c’est trop” a-t-il affirmé à l’issue du Conseil d’administration.

Dans cette logique, Evian-Thonon Gaillard 18e et dernier relégué, ne serait pas descendu en Ligue 2 si cette mesure avait été mise en place dès cette saison. Et le suspense du maintien aurait déjà été joué depuis plusieurs journées (Metz et Lens étaient déjà condamnés depuis longtemps) , laissant plusieurs rencontres de fin de championnat sans aucun enjeu.

Une décision qui va dans le sens inverse des intérêts des équipes aux budgets inférieurs. En faisant ce choix, Thiriez se rallie à la doctrine des grands clubs, créant un fossé encore plus important entre les formations de l’élite et ceux de l’antichambre.

Certes, les investisseurs trouveront un minime intérêt à cette réforme, mais au détriment de qui, de quoi ? Du spectacle avant tout !! Donnée essentielle pour le bonheur du public français. Il n’y a qu’à voir la joie procurée par une montée en Ligue 1 pour comprendre ce qui résume la beauté du football.

Il suffit de constater les affluences records qui se préparent ce week-end dans les différents combats d’accessions, pour comprendre la passion des supporters des équipes de seconde zone. Le stade de la Meinau affichera complet lors de la rencontre Strasbourg-Colomiers comptant pour la dernière journée de National et établira un nouveau record dans cette division. Les 26 724 places allouées à la vente se sont vendues comme des petits pains, les Strasbourgeois pouvant accéder à la Ligue 2 en cas de victoire et d’un scénario favorable chez ses adversaires directs. Quelle ambiance cela promet en Alsace !

Pareil pour Angers (3e actuel de Ligue 2) à l’échelon supérieur. Les Angevins jouent leur montée en Ligue 1 ce vendredi soir au stade Jean-Bouin face à Nîmes. Les animations musicales qui se préparent dans la ville angevine vont faire de cette soirée un moment de fête quasi unique pour un club qui n’a plus goûté aux joies de l’élite depuis 22 ans.

Non, Frédéric Thiriez n’en a que faire de l’aspect festif du football. Tout n’est qu’affaire de business pour celui qui avait défrayé la chronique lors de la dernière finale de la Coupe de la Ligue, ne respectant pas le protocole d’avant match d’aller saluer les joueurs du Sporting Bastia. Une attitude qui caractérisait l’homme.

Dans une moindre mesure, Jacques Rousselot le président de Nancy et accessoirement membre du conseil d’administration de la Ligue, a proposé au cours de cette réunion des barrages d’accession entre le 3e de Ligue 2 et le 18e de Ligue 1, comme cela peut se voir en Bundesliga.

Une idée jugée non recevable par Frédéric Thiriez qui donne de plus en plus l’impression de tuer petit à petit les valeurs du football français. Y a-t-il quelqu’un pour sauver ce qu’il en reste ?