Après une carrière remplie mais discrète, Jean-Luc Arribart ne brille plus sur les terrains de football. Sacré “meilleur commentateur de la Coupe du Monde 2006”, « Le Docteur » enflamme désormais les plateaux de télévision. Pourtant, son avenir a failli s’écrire ailleurs : « Lorsque j’ai signé à Orléans en 1987, le président de l’époque m’a promis une année comme joueur, puis une reconversion dans l’immobilier. Finalement cela s’est très mal passé avec l’entraîneur et je suis parti ». Canal Plus, par l’intermédiaire de Lucien Dabila lui propose alors de collaborer avec l’équipe de Michel Denisot.
Passionné depuis tout petit : «Vers l’âge de 10 ans je jouais en scolaire avec des amis. Certains étaient déjà inscrits au Stade Rennais, et c’est là où j’ai rejoint le club.». Défenseur formé à Rennes, il a joué pour Laval, Nancy, Reims et Orléans, Saint-André (Réunion) et Châlons-sur-Marne. À l’âge de 33 ans, le breton décide de raccrocher les crampons avec 380 matchs professionnels derrière lui.
La chaîne cryptée l’accueille peu de temps après les Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996. En compagnie de Thierry Gilardi, il commente les grandes affiches à partir de 1998 suite au départ de Charles Biétry pour la direction du PSG. Le rennais débute un véritable marathon : il rejoint le Racing Club de Lens (Décembre 1999-Octobre 2000) « une année infernale », TF1 le contacte pour couvrir la Coupe du Monde 2002 en Corée du Sud et l’Euro 2004 au Portugal, et intègre l’émission Téléfoot. Après une découverte du foot anglais en 2005 sur TPS Star, Eurosport lui propose de s’associer à Christophe Jammot pour la Ligue 2. Dès lors, il devient une des icônes de la chaîne où il restera une dizaine d’années.
À l’image de son passage à Lens, Jean-Luc Arribart a eu plusieurs occasions de rejoindre l’organigramme d’un autre club : « Par deux fois avec le Stade Rennais. La première lorsque Didier Notheaux était entraîneur. Puis j’avais rencontré François Pinault qui cherchait un manager général. Mais Pierre Dréossi a été retenu du fait de son expérience au LOSC. Enfin j’avais un projet pour reprendre le Stade de Reims en compagnie d’un investisseur, lorsque l’équipe jouait en national. Mais ça ne s’est pas fait ».
Cela est-il frustrant d’être passé de l’autre côté du miroir ? « Les deux métiers sont enrichissants. Ce ne sont clairement plus les mêmes émotions. Il faut accepter la fin de sa carrière et passer à autre chose ». Son poste de consultant se rapproche en partie d’un sport collectif. Il affirme avec insistance : « C’est un véritable ménage à trois, entre le consultant, le journaliste, et le réalisateur : les deux premiers sont le son et le dernier les images. Il faut faire ressentir l’atmosphère aux spectateurs, dire ce qu’ils n’entendent pas, et montrer ce qu’ils ne voient pas. Tout le monde doit s’entendre à merveille, sinon cela ne marchera jamais ». Reconnu pour ses talents d’analyste il détaille son rôle : « Le Consultant est là pour épauler le Journaliste et non lui passer devant. On apporte le détail technique. Les spectateurs comprennent mieux ce qu’il se passe à l’écran ». Une règle importante : « dire des choses intéressantes, sinon il vaut mieux se taire ». La différence entre Canal Plus et TF1 ? « De nombreuses personnes me posent cette question. Je réponds toujours : TF1 explique qu’une équipe domine, à Canal on explique pourquoi ».
À bientôt 60 ans (il les aura le 9 Mars), père de quatre enfants, l’ancien défenseur des « rouges et noirs » reste actif dans le football. Il conseille encore quelques dirigeants de club et continue d’officier pour la Premier League sur Canal Plus, et prend part aux avants-matchs sur I-Télé. À quoi pense-t-il désormais ? « M’occuper de mon fils de 8 ans. C’est une belle aventure et ça mérite du temps ». En clair, il n’est pas près de raccrocher les crampons.