Cheveux poivre et sel, geste du V de la victoire pour célébrer chacun de ses essais. Les signes distinctifs de l’ancien rugbyman Philippe Bernat-Salles ont marqué les esprits dans les années 1990 – 2000. Retiré des terrains de rugby depuis 2005, l’ancien ailier du Biarritz Olympique a pris un horizon totalement différent depuis sa retraite. Après quelques années post-carrière en tant que consultant pour Canal +, entrecoupées d’une mini expérience au poste d’entraîneur à Capbreton, l’ex-international français s’est reconverti dans un autre sport : le handball. En effet, « Bernie » occupe une fonction très haut placée depuis 2010, président de la LNH (Ligue Nationale de Handball). Une direction qui a pris tout le monde de court, y compris le principal concerné « Jusqu’à 2 minutes avant la signature du contrat, jamais je n’aurai pensé une seconde être à ce poste.” Mais comment en est-il arrivé là ? Une histoire d’amitié pour commencer.
“J’ai eu la chance de rencontrer les Barjots Philippe Gardent et Jackson Richardson au début des années 2000, avec qui je me suis lié d’amitié. Je suis devenu également ami avec le président de Chambery Alain Poncet. Il m’a proposé de devenir président de la ligue de handball en 2010 pour succéder à Alain Smadj. C’est une belle histoire d’hommes, ça dépasse le côté sportif ». Comme durant sa carrière, Bernat-Salles a toujours voulu se lancer des défis. Le challenge, il l’accepte sous les recommandations de son président de l’époque à Biarritz, Serge Blanco. Et ce, sans être un connaisseur hors pair du handball “J’allais voir des matchs de temps en temps sans être un réel passionné”.
Mais avec le temps, le Palois s’épanouit dans son nouveau rôle aux lourdes responsabilités. Allers-retours quotidiens entre Biarritz et Paris rythment désormais son train de vie “Il n’y a pas de journée type dans ce métier. Je peux assister à des réunions avec des présidents de clubs puis être chez moi le soir en famille”. En perpétuel développement économique, la LNH est synonyme de nouveaux contrats et partenariats que l’ancien rugbyman doit gérer “La clé de notre développement passe par les droits TV, celui signé avec beIN Sports (4 millions d’euros par an sur 5 ans) va nous aider à aller de l’avant”. Réélu en 2012 pour un nouveau mandat de 2 ans et demi, Bernat-Salles n’aspire qu’à continuer à ce poste à la fin de ce deuxième mandat “Tout se passe bien pour l’instant, les retours ne sont que positifs. Le championnat de France évolue dans le bon sens. On peut se vanter d’avoir un des deux meilleurs championnats européens avec l’Allemagne.”
Quand l’histoire des paris truqués vient perturber sa présidence en mai 2012, l’homme n’est pas du genre à rebrousser chemin : “Quand on s’engage dans une mission, il ne faut pas s’attendre à ce que la vie soit toute rose. Il y a des grains de sable pour enrayer la dynamique. Cela a été un gros bordel médiatique. Les gens impliqués dans cette affaire doivent en assumer les conséquences encore aujourd’hui”.
Et quand tout s’arrêtera, Philippe Bernat-Salles a déjà une idée précis de son avenir. Parallèlement, actionnaire d’une société de campings dans les Landes à Labenne-Océan, l’ancien biarrot a tout planifié “Je m’occuperai de mes affaires et profiterai à fond de ma petite famille et mes deux filles. Quand j’ouvre le journal aujourd’hui et que je vois les malheurs des gens, je m’estime être très chanceux dans ma vie”.